Emblème du bricolage tricolore, l’enseigne Castorama vacille sous le poids d’une conjoncture morose. Et le couperet pourrait tomber sur une trentaine de ses magasins, aujourd’hui menacé de fermeture.
C’est un choc grossier tant pour les salariés que pour les habitués des rayons peinture, quincaillerie et outils en tout genre.
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Un secteur totalement en crise…
Depuis quelque temps, le secteur du bricolage tourne au ralenti. Moins d’élan, moins d’envie et moins d’achats.
Et Castorama en paie le prix fort. L’entreprise, propriété du groupe britannique Kingfisher, enchaîne les trimestres décevants.
Selon les statistiques relayées par Capital, le chiffre d’affaires de l’enseigne a encore reculé de 6,6 % en 2024, après une première chute de 5,9 % en 2023.
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Une spirale descendante inquiétante et difficile à enrayer malgré les efforts entrepris pour redresser la barre.
Quand les perceuses prennent la poussière…
Les raisons de cette dégringolade sont nombreuses. D’abord, il y a l’effet post-Covid. Pendant les confinements, les Français s’étaient découverts des talents de rénovateurs acharnés. Pinceaux en main, ils repeignaient les murs, posaient du parquet et aménageaient leur cocon.
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Mais une fois la crise sanitaire passée, retour à la réalité ! L’emploi du temps est saturé, les projets sont repoussés et la motivation en berne.
Et comme si cela ne suffisait pas, la baisse des transactions immobilières a encore amplifié la situation. Moins de déménagements veut dire moins de rénovations. En clair : pas de nouveaux logements, pas de nouveaux travaux.
Autre élément clé, souligné par Thomas Graffagnino, directeur marketing chez Sia Partners :
« Castorama occupe un positionnement moins premium que Leroy Merlin. Ses consommateurs, plus sensibles aux prix, limitent leurs dépenses. »
Autrement dit, quand l’inflation frappe, ce sont les enseignes milieu de gamme qui souffrent en premier. Les clients sont plus prudents et hésitent avant de sortir leur carte.
Dans ces conditions, c’est compliqué de rester stable sans perdre l’équilibre.
Un plan de sauvetage en marche
Face à l’urgence, Castorama ne reste pas les bras croisés. L’enseigne a lancé un plan de transformation. L’objectif est de rationaliser ses surfaces de vente, moderniser ses magasins, et surtout protéger sa trésorerie. Une trentaine de sites serait concernée par des changements, voire des fermetures pures et simples.
Une stratégie risquée, mais sans doute nécessaire pour espérer garder la tête hors de l’eau dans un marché en pleine tempête.
Un avenir à construire à coups de marteau ?
Malgré les vents contraires, certains experts veulent croire à un rebond.
« Le marché du bricolage est en crise, mais comme dans tout cycle économique, il finira par repartir », estime Thomas Graffagnino.
Mais en attendant, Castorama devra revoir ses plans, trier ses vis, redessiner sa boîte à outils stratégique et espérer que les consommateurs reviennent prêts à retaper leur chez-soi.
